Un travail qui a du sens est un travail qui a une utilité sociale et qui s’accomplit dans le partage, avec et pour l’autre.
Se nourrir dans la relation
Répondre à la quête de sens va donc impliquer l’instauration d’un environnement de travail stimulant le développement de relations positives et invitant à l’implication responsable de tous.
Il s’agit donc d’inscrire la production de l’ouvrage dans le partage et la co-création. Cela concerne aussi bien les collègues, que le management, la direction, les fournisseurs et les clients.
La qualité des relations sociales au travail constitue un levier important dans le développement et le sentiment d’accomplissement de chaque individu. Elle permet de répondre au besoin d’appartenance à un groupe, dans un environnement bienveillant où chacun est responsable du bien-être et de la sécurité de soi et d’autrui. Cette « nourriture affective« , pour reprendre une notion de Boris Cyrulnik, est indispensable à nos vies.
Diversité et inclusion
Un environnement relationnel positif favorise également la rencontre de profils et d’univers méconnus, permet d’apprendre des autres, de s’enrichir dans la rencontre. En cela, il est important d’avoir une politique d’entreprise ouverte à la diversité et engagée pourl’inclusion.
Pour autant, si cette ouverture à la diversité est une clé de départ, elle nécessite une attention continue, car les différences peuvent perturber certains équilibres, bouleverser certaines croyances, générer des peurs et des incompréhensions. Insuffisamment accompagnée, la promotion de la diversité et de l’inclusion peut provoquer l’effet inverse à celui attendu et conduire à des tensions, clivages, jugements, rejets et parfois violences. Mais n’est-ce pas aussi le rôle sociétal de l’entreprise que d’accompagner ce progrès social?
De nouvelles compétences
Dès lors, nous devons permettre le nécessaire développement de compétences comportementales et affectives dont nous comprenons de plus en plus qu’elles sont des compétences indispensables au travail: empathie, écoute active, intelligence émotionnelle, gestion des conflits, …
Par des approches positives et expérientielles, il convient aussi de travailler sur les stéréotypes qui nous gouvernent à notre insu et qui font le lit de nombreuses discriminations (vous pouvez lire à ce sujet l’article que j’ai écrit pour la newsletter de notre partenaire Maïeutyk « Sexisme au travail: on peut changer sans moraliser« ).
Si ces compétences sont essentielles pour chacun, quel que soit le poste occupé, elles sont particulièrement essentielles dans l’exercice du leadership. De par leur fonction, les managers et dirigeants sont en position de pouvoir. C’est pourquoi ils doivent, plus que tout autre, incarner le respect constant des valeurs humaines, sans quoi le vieux modèle du pouvoir resurgira sans cesse. Favoriser la coopération nécessite un changement profond des pratiques managériales, vers un management relationnel.
Il s’agit donc de passer d’une organisation basée sur les rapports de pouvoirs et de subordination, à une organisation fondée sur le respect et la coopération.
Parce que le sens au travail n’existe que dans et par le lien social qu’il tisse, la coopération est la clef de son accomplissement.
Nathalie BARDOUIL, présidente OPUS Fabrica
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